La constitution des collections d’un musée est souvent le fruit d’initiatives privées comme en témoignent les nombreux dons et legs qui ont enrichi le fonds patrimonial des musées communautaires du Niortais depuis leur création au XIXe siècle.
Des acquisitions, parfois réalisées lors de ventes aux enchères, permettent également aux musées d'enrichir leurs collections.
Le service des musées de Niort Agglo vient d’acquérir une pièce importante pour sa collection d’instruments de musique puisqu’il s’agit d’une musette de cour du XVIIIe siècle authentifiée comme ayant appartenu à Auguste Tolbecque (1830-1919).
Luthier et violoncelliste, Auguste Tolbecque était aussi collectionneur. Cette musette avait sa place dans une des panoplies qui ornaient l’un des murs du salon de sa demeure du Fort Foucault à Niort. Un cliché photographique en atteste. L’instrument, acheté le 10 juillet 2018 à un couple de luthiers retraités, est en bon état de conservation. Il doit aussi son intérêt à sa rareté : seulement 121 spécimens sont actuellement recensés dans le monde.
Historiquement, la musette jouit, de la fin du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, d’un engouement particulier au sein des couches aisées de la société française. Après son abandon, elle devient essentiellement un objet de curiosité et les instruments dispersés au gré des ventes publiques viennent enrichir les grandes collections en Europe et outre Atlantique. Elle continue cependant de susciter, tout au long du XIXe siècle, l’intérêt de musiciens qui la transforment parfois et donnent ainsi naissance à de nouveaux types de cornemuses.
Aujourd’hui, on constate un regain d’intérêt indéniable pour cet instrument : il est officiellement enseigné dans plusieurs écoles de musique ou conservatoires. De nombreuses répliques, réalisées depuis trente ans par une dizaine de facteurs, circulent dans le monde entier, contribuant plus que jamais à la diffusion d’un répertoire.
Quelques éléments descriptifs : le grand chalumeau, dit grand hautbois, et le petit chalumeau, dit hautbois auxiliaire, sont en ivoire ainsi que la boîte à bourdon. Le soufflet, en 4 plis, est en bois, carton et cuir. Le réservoir est constitué d’une poche cousue en cuir léger et souple de couleur claire et d’une couverture en soie rouge et rose à motifs floraux ornée de galons (soie du XIXe siècle).
Deux salles du musée Bernard d’Agesci sont dédiées à Auguste Tolbecque.
Lors d’une vente publique le 21 juin 2018 à Niort, le musée Bernard d’Agesci a acquis un vase en faïence fine réalisé à Parthenay à la fin du XIXe siècle par l’atelier d’Henri Amirault (1834-1914). Ce vase de grande dimension (53cm) présente un décor de masque grotesque et de rinceaux de feuillage dans le goût de la Renaissance, des anses en protomés de griffon et une large lèvre à enroulements. Il s'agit d'une pièce exceptionnelle : on connaît seulement une dizaine d’exemplaires de même typologie dans des tonalités variées. Cette acquisition permet de compléter la collection de faïences de Parthenay du musée Bernard d’Agesci, dont les premières pièces ont été données au début du XXe siècle par les faïenciers eux-mêmes.
Lors d’une vente publique le 21 avril 2018 à Niort, le musée Bernard d’Agesci a acquis deux faïences de Parthenay :
ainsi qu'une photographie rare d’Henri-Georges Clouzot en compagnie de Pablo Picasso et Maya à Juan-les-Pins, témoignage exceptionnel de la relation étroite que Clouzot entretenait avec le monde artistique
La fameuse barque réalisée par Pierre Buraglio en 1999-2000 a rejoint les collections des musées de Niort Agglo en 2017.
Installée sur la Sèvre niortaise, la sculpture en bois et cuivre avait été vandalisée, avant de réapparaître quelques années plus tard au Château d’Oiron le temps d’une exposition temporaire. Rapatriée au musée Bernard d’Agesci à l’occasion de l’exposition Du Bras Rouge à la Venise Verte, Marais poitevin… histoires d’eaux, elle est aujourd’hui inscrite sur ses inventaires. L’œuvre a trouvé sa place dans la cour intérieure centrale. Intitulée Un embarquement pour la terre, elle comprend, en plus de la plate et de sa pigouille, un mural de deux panneaux en bronze patiné toujours visibles sur un mur du Moulin du Roc, côté boulevard Main.
Le musée Bernard d’Agesci a acquis par donation, auprès de l’artiste Joël Brisse, Grande Anguille, une huile sur toile, datée de 2004.
Cette œuvre, réalisée en vue d’une exposition organisée au temple de Chauray, a aussi été présentée dans une exposition temporaire à l’Orangerie du Musée du Luxembourg en 2008, à la galerie IUFM Confluence(s) à Lyon en 2009 et au musée Roger Quilliot à Clermont Ferrand, en 2009-2010.
L’anguille fait partie intégrante du Marais poitevin. Le musée Bernard d’Agesci n’avait aucune représentation iconographique de l’anguille dans ses collections.
L’artiste est un peintre, cinéaste, écrivain et acteur français. Il a réalisé deux longs-métrages, La fin du règne animal en 2003 et Suite parlée en 2009. Ses œuvres sont présentes dans les collections de divers Fonds Départementaux et Régionaux d’art contemporain (FDAC et FRAC Val de Marne, Ile de France, Auvergne…), de quelques fondations (Colas, Coprim, Ricard), à la Ville de Paris, et à la ville d’Issy-les-Moulineaux, dans divers centres d’art contemporain, au Musée Roger Quilliot, ainsi qu’au Leepa-Rattner Museum of Art, à Torton Springs en Floride…
Lors d’une vente publique, le musée Bernard d’Agesci a acquis un taste-vin en argent sur lequel on distingue trois poinçons : ED pour les initiales du maître orfèvre, M surmontant un V sous une couronne attestant qu’il a été fabriqué à Niort, et E sous une tour, correspondant à la lettre annuelle pour 1695-1696.
Historiquement ce genre d’objet est utilisé pour observer le vin. Il se transmet de génération en génération.
Le musée Bernard d’Agesci présente dans sa section dédiée à l’orfèvrerie de l’Ancien Régime deux taste-vin de même typologie : l’un dû à l’orfèvre niortais Pierre Garsuault daté de 1783 et l’autre de Pierre-Louis Guillaume-Desvantes, également orfèvre niortais, daté de la 2e moitié du XVIIIe siècle.
Le service des musées de Niort est attentif à toute acquisition en lien avec Auguste Tolbecque. En mai 2017, il a acheté à Christian Rault, luthier au Vanneau-Irleau, trois instruments de musique :
Le musée Bernard d'Agesci a également acheté en mai 2017 deux instruments de musique et deux gravures, cédés en 1975 à un collectionneur par la fille de Camille-Ernest Rabourdin, disciple et collaborateur d'Auguste Tolbecque.
Le collectionneur, auquel le musée a acheté ces deux instruments et ces deux gravures, a fait don de différentes pièces détachées, moules, essais, marque au fer "C. Rabourdin", provenant de l'attelier du luthier Camille Ernest Rabourdin.
Le musée Bernard d'Agesci conserve plus de 110 000 objets de sciences naturelles, parmi lesquelles un fonds important de géologie régionale. En décembre 2016, suite à la dispersion d’une collection privée de fossiles régionaux, il a acquis deux pièces particulièrement spectaculaires : des ammonites du tuffeau, dont la plus grosse mesure environ 1 mètre de diamètre
L’espèce Lewisiceras peramplum auxquelles elles appartiennent est relativement commune. Mais des échantillons aussi spectaculaires demeurent rarissimes.
Ces fossiles du Turonien (-92 à -88 millions d'années) proviennent de Saint-Cyr-en-Bourg, à 12 km des Deux-Sèvres, au nord.
Lors d'une vente aux enchères à Rouen, le 28 janvier 2017, le musée Bernard d’Agesci a acquis une oeuvre picturale intitulée "Vue d’une partie de la ville de Niort", datée 1818 et signée (au revers de la toile) par Achille de Savignac de Montamy.
Cette oeuvre est une source documentaire importante. Il s’agit d’une vue type photographique datée de 1818 représentant le Donjon, le clocher de l’église Notre-Dame, les aménagements des bords de la Sèvre niortaise avec au premier plan, les activités de personnages en costume traditionnel.
Le musée possédait déjà deux autres oeuvres documentaires des environs de Niort de cet artiste : le rocher du moulin de Salboeuf (1823) et l’ancienne chapelle du château de Surimeau (1822).
Achille de Savignac de Montamy (1785-1857)
Né dans la paroisse de Saint-André à Niort, Achille Savignac est le fils d'un ancien mousquetaire de la garde du roi et de Marie-Louise Dardais de Montamy. Pour éviter des confusions avec d'autres membres de sa famille (un Frédéric de Savignac expose en 1839 à Niort), il accole son nom de famille à celui de sa mère. Il expose trois huiles au Salon des beaux-arts de Niort en 1840 sous le nom de M. de Montamy.
Deux gravures originales représentant le Donjon de Niort, côté Sèvre :
Objets scientifiques : praxinoscope, machine de Morin électrique, appareil chute libre d’un cylindre à jet d’encre
Deux dessins, à la mine de plomb sur papier vélin, datés de 1866 et attribués à Félix Benoist, ont été achetés à un marchand d'estampes et de dessins, à Paris, en novembre 2016 :
Ces dessins préparatoires ou d’étude proviennent du Fonds de l’Atelier de Pierre Henri Charpentier (1788-1854) & Henri Désiré Charpentier (1806-1883), graveurs et éditeurs installés à Nantes, puis à Paris, spécialisés dans l’édition de lithographies, comme par exemple Paris dans sa Splendeur, La Bretagne Contemporaine, Nantes et la Loire Inférieure, monuments, sites et costumes dessinés par Félix Benoist… Ils n’ont probablement jamais été édités.
Leur auteur, Félix Benoist (1818-1896), était un "artiste voyageur", dessinateur et lithographe français, qui a participé entre autres au remarquable recueil Paris dans sa splendeur.
En 2015, la famille Rougier a rejoint le cercle des donateurs historiques des musées. Elle leur a fait don de la collection privée d’avifaune régionale que Maurice Rougier, ex-PDG du groupe Rougier, décédé en 2013, avait constituée avec l’aide de collaborateurs et la participation du naturaliste-taxidermiste Marius Guimard.
La collection réunit 305 spécimens naturalisés : des oiseaux essentiellement et quelques mammifères (écureuil, ragondin…). Son intérêt réside dans la cohérence de collecte. Chaque spécimen est documenté (identification, collecteur, lieu, date, contenu du gésier). La taxidermie, réalisée par Marius Guimard (1907-1993), témoigne d’un savoir-faire maîtrisé. Le musée Bernard d’Agesci possède déjà un fonds conséquent de montages réalisés par ce taxidermiste niortais.
En accord avec les principes de conservation préventive des collections, le service des musées a missionné un taxidermiste-restaurateur, agréé Musées de France, Yves Walter, pour le nettoyage et le conditionnement des spécimens. Cette opération, réalisée durant l’été 2015, a permis de mettre en conformité la collection pour son transfert dans les réserves du musée Bernard d’Agesci. Une partie de cette donation a été présentée au public à l’occasion de l’exposition temporaire (Re)construction du vivant (octobre 2015 à avril 2016).
estampe, Château de Niort (1840)
estampe, caricature d’Auguste Tolbecque (1860)
piano Ignace Pleyel (1836) ayant appartenu à Ernest Pérochon
ganterie niortaise, fin XIXe siècle, début du XXe siècle
vase en porcelaine bouton d’anthurium
deux drapeaux